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Versée aujourd’hui à partir du deuxième enfant, l’allocation familiale pourrait bientôt être étendue dès le premier. Une proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale vise à soutenir 3,5 millions de foyers.
C’est une avancée sociale attendue par certains, critiquée par d’autres. Ce jeudi 5 juin 2025, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi ouvrant le droit aux allocations familiales dès le premier enfant. Une mesure qui pourrait concerner jusqu’à 3,5 millions de foyers en France, et qui marque un tournant potentiel dans la politique familiale du pays. Le texte doit encore être validé par le Sénat, comme le précise Le Parisien .
Portée par le député Edouard Bénard (Gauche Démocrate), la proposition vise à adapter les aides sociales à la réalité démographique. La baisse des naissances « pourrait être durable au regard de la baisse de la fécondité constatée depuis 2010 et qui a atteint en 2024 son plus bas niveau depuis un siècle, à hauteur de 1,62 enfant par femme », justifient les auteurs du texte. Aujourd’hui, un tiers des familles françaises n’a qu’un seul enfant. Or, jusqu’ici, les allocations familiales n’étaient versées qu’à partir du deuxième.
Allocations familiales dès le premier enfant : un soutien aux familles jusque-là exclues
L’un des objectifs affichés est de combler un “trou” dans le système actuel : « Accorder les allocations familiales dès le premier enfant permettrait d’aider financièrement les familles comptant un seul enfant, qui sont éligibles aux autres prestations familiales mais qui n’en perçoivent aucune lorsque leur enfant a entre 3 et 6 ans », a expliqué Edouard Bénard.
En effet, l’allocation de base de la Paje s’arrête aux 3 ans de l’enfant, et l’allocation de rentrée scolaire ne débute qu’à partir de 6 ans.
Une aide de 19 à 75 euros par mois
Selon le rapport de la commission des affaires sociales, le montant de l’allocation varierait selon les revenus. Les foyers les plus modestes pourraient recevoir jusqu’à 75 euros par mois pour un enfant unique. Pour la tranche intermédiaire, le montant serait de 38 euros, tandis que les familles les plus aisées toucheraient 19 euros par mois.
Si elle entrait en vigueur, la réforme ferait passer la proportion de ménages bénéficiaires des allocations familiales de 16,06 % à 28,01 %, selon les projections.
Une facture estimée à 3 milliards d’euros
Le principal point de friction reste le financement. Le gouvernement s’est prononcé contre, invoquant le coût élevé de la mesure. « La trajectoire financière de notre modèle de sécurité sociale ne nous permet pas de mettre en place une telle mesure sans réformes majeures impliquant des économies », a déclaré Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’autonomie et du handicap.
Les critiques viennent également de la majorité présidentielle. « Nous ne comprenons pas comment vous financez cette proposition de loi », a lancé Sylvain Maillard (EPR), rejoint par Charles Sitzenstuhl (bloc central), qui a rappelé le déficit public actuel de 5,8 %. Malgré les réserves, le texte a été adopté à l’Assemblée par 103 voix contre 17. Il doit maintenant être examiné par le Sénat, où son avenir reste incertain. Mais s’il est confirmé, il marquera un changement notable dans la logique des aides familiales en France, avec un soutien élargi à des millions
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